Boeing ukrainien abattu : l’Iran va verser 150000 dollars aux familles de chacune des 176 victimes

Téhéran avait reconnu trois jours après le crash de l’avion en janvier 2020 avoir abattu par erreur l’appareil, tuant 176 personnes à bord. Kiev réclame d’abord les conclusions de l'enquête.

Téhéran, le 11 janvier 2020. Un Iranien tient une photo d’une victime du crash du Boeing ukrainien, lors d’une manifestation devant l’université Amir Kabir.  AFP/STR

L'Iran va verser « 150 000 dollars ou l'équivalent en euros » à chacune des familles des 176 victimes du crash d'un avion de ligne ukrainien à Téhéran, annoncent ce mercredi des sources officielles. Mais Kiev dit toujours attendre «un projet de rapport technique» sur les circonstances de l'accident.

Les forces armées iraniennes ont reconnu le 11 janvier avoir abattu « par erreur » trois jours plus tôt le Boeing assurant le vol PS 752 d'Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev peu après son décollage. Le drame a entraîné la mort des passagers et de l'équipage, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux.

Une délégation ukrainienne s'est rendue en octobre à Téhéran pour une nouvelle série de discussions sur une possible compensation financière de la part de l'Iran pour le crash. Les Affaires étrangères iraniennes avaient alors indiqué que les négociations avaient porté notamment sur « l'indemnisation des familles et de la compagnie aérienne ».

« Etablir les causes de la tragédie et traduire en justice ceux qui en sont responsables doit être un important prérequis », a réagi ce mercredi un porte-parole de la diplomatie ukrainien, Oleg Nykolenko. « La situation est particulièrement inacceptable dans la mesure où nous discutons du sort de personnes innocentes », a-t-il ajouté

Compte rendu final bientôt publié

Le ministre du Transport et du Développement urbain, Mohammad Eslami, a précisé ce mercredi que « le compte rendu final » du crash serait « bientôt » mis à la disposition du public « en persan et en anglais ». « Le propriétaire de l'avion, l'Ukraine, et Boeing étaient présents pour l'enquête », a-t-il précisé, selon l'agence Irna.

Le Canada, qui a perdu 55 ressortissants et 30 résidents permanents dans l'accident, avait aussi réaffirmé en octobre sa volonté de « travailler sans relâche afin que les familles des victimes puissent obtenir les réponses qu'elles méritent ».

Le jour du crash, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d'alerte maximale par crainte d'une attaque américaine. L'Iran s'attendait à une réplique de Washington après avoir attaqué une base utilisée par l'armée américaine en Irak, en riposte à l'élimination du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran.

La direction de l'aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d'un radar d'une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l'origine de la catastrophe. « Cette compensation n'empêche pas la poursuite de l'aspect pénal de l'affaire devant l'Autorité judiciaire compétente », a assuré la présidence iranienne, selon Irna.