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Résistances et Libertés
1 décembre 2020

« Policiers suicidez-vous » ; « Les gens crachaient leur haine envers nous »

deux policiers présents à la manifestation samedi témoignent

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Parlant de "guérilla urbaine", de "haine" ou encore de "cage aux lions", deux policiers présents à la manifestation de samedi racontent à BFMTV les scènes de violence auxquelles ils ont assisté.

La manifestation de samedi contre la loi "Sécurité globale" a été émaillée d'incidents. Selon les données du ministère de l'Intérieur, relayées par le ministre Gérald Darmanin, 98 policiers et gendarmes ont été blessés. Deux policiers témoignent sur BFMTV de la violence, verbale comme physique, que les forces de l'ordre ont subie dans le cortège parisien.

"Une guérilla urbaine"

"Les gens crachaient leur haine envers nous. 'Police suicidez-vous, police suicidez-vous'", raconte un CRS membre du syndicat de police Unsa, présent lors de la manifestation de samedi. "Nous qui étions applaudis un ou deux mois après les attentats, on a le sentiment de haine là, c'est compliqué à gérer, c'est dur."

Concernant les violences sur les forces de l'ordre, une image a particulièrement marqué ce samedi: un agent se retrouve isolé face à plusieurs personnes qui lui sont hostiles après la dispersion de la manifestation. Il est la cible de plusieurs coups violents, et tombe plusieurs fois à terre.

Le CRS montre à BFMTV une vidéo d'un autre moment des heurts en marge de la manifestation, lors duquel une unité des forces de l'ordre reçoit un engin explosif sur un trottoir: "il a explosé au niveau du pied du collègue. Je vous le dis c'est vraiment devenue une guérilla urbaine", déclare-t-il.

"On nous a envoyé dans la cage aux lions pour se faire bouffer"

"On avait des personnes qui étaient là pour défoncer du flic", explique à BFMTV un gardien de la paix dans une unité de maintien de l'ordre. "Ils avaient des cocktails molotov, ils avaient des pavés, ils avaient toutes sortes de projectiles qui peuvent être létaux. On ne pouvait pas interpeller c'était beaucoup trop hostile".

Selon lui, "on nous a envoyé dans la cage aux lions pour se faire bouffer". Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de police Alliance, avait jugé ce samedi "irresponsable" le niveau de sécurisation de la manifestation parisienne, "pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers".

Selon le ministère de l'Intérieur, 81 personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. À Paris, sur les 29 gardes à vue (26 majeurs et 3 mineurs) comptabilisées, "14 ont donné lieu à des déferrements" devant la justice "dont 3 en comparution directe; 2 ont fait l'objet d'un rappel à la loi et 10 ont donné lieu à un classement sans suite", a précisé le parquet de Paris à l'AFP.

Un photographe blessé

A Paris, un bilan des blessés du côté des manifestants n'était pas encore réalisé dimanche soir. Un photographe syrien indépendant, Ameer al-Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation, a été blessé au visage. Dimanche, Polka Magazine et l'AFP, les deux médias avec qui il collaborait, ont dénoncé ces violences, l'AFP réclamant une enquête de la police.

Une enquête "administrative interne" a été ouverte dimanche, selon une source policière, pour déterminer les circonstances dans lesquelles le photographe a été blessé.

Deux manifestants, qui ont fait un signalement auprès de l'Inspection générale de la police (IGPN), ont été blessés en province, selon la police.

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Au total, ces manifestations ont rassemblé, selon l'Intérieur, 133.000 personnes dont 46.000 à Paris, les organisateurs annonçant pour leur part 500.000 participants, dont 200.000 dans la capitale.

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