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Résistances et Libertés
1 décembre 2020

Lyon : la Métropole a-t-elle donné des munitions aux casseurs malgré les mises en garde ?

Heurts à Lyon lors de la manif contre la loi Sécurité Globale

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Ce samedi, d’importantes violences se sont déroulées dans le centre-ville de Lyon. Des affrontements entre policiers et manifestants lors du défilé contre la loi de "Sécurité globale" qui a réuni entre 7500 et 13 000 personnes.

 

 

Les tensions se sont notamment déroulées sur le pont de la Guillotière, entre les 2e et 7e arrondissements. Sur place, durant près d’une demi-heure, les policiers ont été la cible de nombreux projectiles, et tout particulièrement des bouteilles. Une véritable pluie de verre s’abattait par moments sur les forces de l’ordre. Et quand un émeutier faisait mouche, en percutant de plein fouet le casque d’un fonctionnaire, la foule exultait.

Vingt-trois policiers ont été blessés par ces bouteilles, dont trois gravement. Parmi eux, un membre de la compagnie départementale d'intervention (CDI), qui a eu la machoire fracturée par un objet reçu en plein visage. Son ITT a été fixé à 15 jours, trois mois de soins minimum sont prévus. Des manifestants ont aussi été blessés par ces projectiles. 

 

Du carrousel de la Guillotière, en passant par la place Antonin Poncet ou Bellecour, un parterre de débris scintillait après les heurts, entre débris de gaz lacrymogènes et de fumigènes. De quoi interroger sur l’origine de ces munitions de fortune qui ont armé les agitateurs tout au long de l’après-midi.

 

Pas besoin de chercher très loin, les manifestants qui ont participé aux violences n’ont eu qu’à renverser de nombreux silos à verre puis à puiser dans les tas déversés sur la chaussée. Ce fut le cas rue Joseph-Serlin vers 16h, un peu plus tard quai du Docteur Gailleton ou encore et surtout quai Claude Bernard. Les individus qui comptaient cibler policiers et gendarmes ont pu remplir des sacs entiers de bouteilles en verre.

 

 

La préfecture du Rhône, redoutant des débordements, comptait pourtant bien faire enlever les silos sur le tracé de la manifestation. Selon nos informations, le préfet du Rhône Pascal Mailhos avait ainsi demandé à la Métropole de Lyon, compétente en la matière, de faire le nécessaire pour au moins retirer le contenu des containers. Pour appuyer la requête, la DDSP du Rhône avait envoyé un e-mail à la Métropole mercredi, qui avait accusé réception.

Une coopération qui avait fonctionné plusieurs fois par le passé, notamment durant l’épisode des Gilets Jaunes. En mars 2019, 110 silos avaient ainsi été retirés des rues de Lyon, en amont d’un défilé d’opposants au gouvernement.

 

Des couacs en série

 

Mais le représentant de l’Etat dans le Rhône s’est, cette fois, heurté à la maladresse des services du président de la collectivité, l’écologiste Bruno Bernard. En effet, certains silos précisément placés sur le parcours du cortège ont bien été vidés…mais le vendredi après-midi. Une journée plus tard, de nombreux Lyonnais étaient venus déposer leurs stocks de bouteilles vides dans les silos.

Pire, d’autres conteneurs pourtant dans le tracé à sécuriser n’ont tout simplement pas été délestés de leurs bouteilles, sauf par les casseurs quand il était trop tard. Ce fut le cas notamment sur le quai Claude Bernard, au bout du pont de la Guillotière. "La demande a évidemment été prise en compte par la Métropole mais il semblerait que le prestataire ait oublié quelques conteneurs", reconnaît la collectivité.

La Métropole de Lyon a également demandé des explications au prestataire, dont le nom n’a pas été révélé.

 

Les mesures de sécurité prises en amont de cette journée qui s’annonçait violente, et tout particulièrement celle de ne pas mettre à disposition des casseurs une réserve de projectiles potentiellement dangereux, semblent donc avoir été bâclées.

 

Les élus de la majorité écologiste étaient peut-être trop occupés à planifier leur participation à ladite manifestation contre la loi de Sécurité globale. On a ainsi vu dans le cortège les vice-présidents de la Métropole Béatrice VessillerZémorda KhelifiJean-Charles KohlhaasRenaud PayreFabien BagnonLucie Vacher… Un parterre d'élus qui a plié les gaules lorsque les débordements ont éclaté.

 

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