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Résistances et Libertés
12 février 2021

Prof de philo sous protection policière à Trappes : «C’est une ville perdue (…)

On n’a plus beaucoup de temps avant que cela ne dégénère (…) Il faut des lois d’exception»

trappes

 

Citations notables de l’interview et absentes de l’article du Point :

6mn08 : “Il y a quelques années on avait des atteintes à la laïcité qui étaient des actes individuels de la part de certains élèves. Aujourd’hui ce sont des classes entières.”

7mn49 : “Il n’y a pas un seul coiffeur mixte à Trappes”

7mn56 : “A Trappes les femmes maghrébines ou d’origine maghrébine ne peuvent pas entrer dans un café, ce n’est pas possible. C’est inimaginable.”

8mn15 : -“Vous accusez le maire de Trappes notamment d’avoir contribué à faire monter la haine autour de vous. Lui [Ali Rabeh] s’en défend […]”

-“Je suis un démocrate, je ne souhaiterais d’ailleurs pas que mes propos soient repris par des organisations politiques extrémistes. […] Quant à Monsieur Rabeh ses propos ont été enregistré. Monsieur Rabeh a dit de moi que j’étais islamophobe et raciste […]”

9mn58 : “Au mois de décembre une ancienne parente d’élève du lycée que je connais lui a dit au téléphone « si Didier Lemaire continue de parler d’islam et de Trappes il sera le prochain Samuel Paty » “

20mn08 : “L’assassinat de Samuel Paty est devenu un modèle à imiter pour beaucoup de jeunes. Ce sont des centaines de provocations y compris dans les écoles primaires. Ce sont les enfants dès le plus jeune âge.”

20mn48 : “Auparavant mes élèves s’exprimaient en disant « le salafisme ce n’est pas ce que vous croyez », « la laïcité c’est contre nous »,mais je pouvais avoir un dialogue avec eux. Aujourd’hui je me retrouve de plus en plus avec des élèves qui sont en classe, qui ne disent rien, et qui font semblant d’apprendre quelque chose. Et c’est là où je me dis que mon métier je ne peux plus l’exercer.”


06/02/2021

L’Académie de Versailles explique le suivi :

05/02/2021

Après avoir lancé un appel à la résistance face à la menace islamiste en novembre 2020, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes, est placé sous protection policière.

Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis près de 20 ans. Deux décennies durant lesquelles il a enseigné avec passion malgré la difficulté de ce terrain classé zone prioritaire. Deux décennies durant lesquelles il a vu cette ville de la banlieue parisienne s’enfermer un peu plus dans le communautarisme religieux.

En 2018, il a écrit une lettre avec Jean-Pierre Obin (auteur de l’ouvrage Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école) au président de la République pour exhorter le gouvernement à agir pour protéger la jeunesse de l’influence des intégristes, et il a publié en novembre 2020 une lettre ouverte après la décapitation de Samuel Paty pour dénoncer le manque de stratégie de l’État face à l’islam politique.

Aujourd’hui, après vingt années d’un engagement sans faille, Didier Lemaire jette l’éponge. Contraint de se rendre à son travail sous escorte policière armée, l’enseignant n’attend rien d’autre que son exfiltration de cet établissement et de cette ville où il n’est plus en sécurité.

(…)

« Je suis sous escorte depuis le mois de novembre, confie Didier Lemaire. Chaque fois que je monte en voiture, je vérifie que mes portières sont bien fermées, que je ne suis pas suivi. Je ne veux pas vivre dans la peur. Je n’attends plus qu’une chose : mon exfiltration. » 

Plus que par le sentiment de peur, Didier Lemaire est submergé par la colère. Il refuse de se taire et dénonce les tentatives d’intimidation de certains habitants de la ville, mais aussi l’intervention du maire lui-même, Ali Rabeh, dont l’élection vient d’être annulée par la justice et qui a été condamné à un an d’inéligibilité.

« Le maire colporte dans la ville des accusations mensongères et haineuses qui me désignent en tant que cible potentielle, s’insurge le professeur. Il m’a traité d’islamophobe et de raciste. Il a le droit de le penser. Mais cette pensée est une arme de guerre idéologique et c’est de la calomnie.

C’est surtout un procédé dégueulasse, après ce qui est arrivé à Samuel Paty. Il me jette en pâture et me met en danger. C’est absolument irresponsable de la part d’un élu de la République. Je demande aux partis, communiste, Génération.s, La République en marche et Europe Écologie-Les Verts, de désavouer ses propos. » Contacté, le maire n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.

(…)

Pour Didier Lemaire, ce combat de longue haleine s’arrête à Trappes, en 2021, après des années d’une lutte amorcée dès les premiers jours de sa nomination à ce poste. « Il y a 20 ans, tout a commencé pour moi avec l’incendie de la synagogue en octobre 2000. Après ça, il n’y a plus eu de juifs à Trappes. Et finalement, plus d’inscriptions antisémites sur les murs de la ville. Maintenant, ce sont les athées et les musulmans modérés qui partent.

 Les intégristes sont en train de réussir leur processus de purification. C’est effrayant ! Tout s’accélère, en deux ans, j’ai vu plus de transformation chez les jeunes et dans l’espace public que ces dix-huit dernières années. Aujourd’hui, les atteintes à la laïcité sont collectives et très bien organisées. »

Didier Lemaire ne veut pas quitter sa salle de classe de Trappes sans tirer encore une fois la sonnette d’alarme. S’il dit la ville tombée aux mains des islamistes et reconnaît la défaite de son combat républicain, il refuse pour autant de baisser les armes. « Je reste un prof de philo, assène-t-il (…) Mais je considère que Trappes est une ville définitivement perdue. » Infatigable défenseur de la laïcité et de la liberté confronté à l’âpre réalité des territoires de la République que l’on dit perdus. Didier Lemaire défend l’idée d’une réponse politique forte mais surtout urgente.

« On n’a plus beaucoup de temps avant que cela ne dégénère, s’alarme-t-il. Nombre de ces enfants sont élevés dans la haine de la France. Nous ne sommes pas loin d’un scénario à l’algérienne et nous ne sommes plus dans un état de paix. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. »

(…)

Le Point

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