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Résistances et Libertés
13 septembre 2020

Gilets jaunes : faible mobilisation pour leur rentrée et quelques tensions à Paris

Plusieurs rassemblements ont lieu à Paris et dans de nombreuses villes du pays, une première depuis plusieurs mois.

bigard

Ce samedi marquait la rentrée du mouvement des Gilets jaunes. Plusieurs appels à manifester dans les grandes villes du pays avaient été lancés. A Paris, deux manifestations ont été interdites par la préfecture, mais plusieurs autres rassemblements sont autorisés, notamment au départ de la place de la Bourse et de celle de Wagram.

PODCAST. Gilets jaunes : la désillusion

 

Malgré quelques tensions dans la capitale, la journée de ce samedi a surtout été marquée par une faible mobilisation au global dans le pays. Dans le nord-ouest de la capitale, proche de la place Wagram, lieu de rassemblement, des affrontements ont éclaté tout au long de l'après-midi entre manifestants et forces de l'ordre.

Des poubelles ont été incendiées, le mobilier urbain renversé et une voiture brûlée, a constaté un journaliste de l'AFP. De même, des manifestants se sont brièvement introduits dans le hall de l'immeuble de la chaîne d'informations BFMTV, aux cris de « collabos! ».

De leur côté, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants sortis du parcours autorisé par la préfecture. En fin d'après-midi, 256 personnes avaient été interpellées et selon le parquet de Paris, 90 personnes étaient en garde à vue en milieu d'après-midi.

« Le mouvement est mort »

« Le mouvement est mort, je le dis clairement, mais on est là car rien à perdre. C'est un peu un baroud d'honneur », a confié Michael, « gilet jaune » parisien de 43 ans. Dans les rangs clairsemés, reviennent dans les conversations, la déception de la faible participation du jour et l'évocation nostalgique des souvenirs des grandes manifestations passées.

« Pouvoir remplir son frigo dignement », « Demain le ciel sera jaune », clament les pancartes du second cortège. Partis dans le calme depuis la place de la Bourse, les manifestants - quelques centaines - doivent rallier la porte de Champerret. « Ça fait du bien d'être ensemble même si ça manque de monde, on se demande pourquoi les gens ne sont pas sensibilisés », regrette Michael, agent de la fonction publique, 50 ans, qui préfère garder l'anonymat.

Jean-Marie Bigard Chahuté

C'est ce cortège que Jean-Marie Bigard a tenté de rallier autour de 10 heures avant de devoir fuir sous les huées des manifestants. Ce soutien médiatique des Gilets jaunes s'est désolidarisé cette semaine d'une des figures du mouvement, Jérôme Rodrigues, qui avait assimilé les policiers à « une bande de nazis ».

Chahuté, insulté, l'humoriste s'est réfugié un moment dans un restaurant de la place expliquant qu'il s'agissait d'une « mauvaise interprétation ». « Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c'est tout », a-t-il expliqué à la presse.

Né il y a presque deux ans, le 17 novembre 2018, le mouvement citoyen des Gilets jaunes, anti-élites et qui lutte pour davantage de justice fiscale et sociale, cherche son second souffle. Il avait réussi la première année à secouer la France, entre occupations de ronds-points et manifestations parfois violentes, dont les images ont fait le tour du monde.

» Le déroulé de cette journée de manifestation

Darmanin en soutien. Premier vrai test sécuritaire pour le ministre de l'Intérieur nommé au début de l'été, cette « rentrée » des Gilets jaunes et évidemment suivi avec beaucoup d'attention depuis la place Beauvau. Alors que des tensions ont toujours lieu à Paris, Gérald Darmanin a fait de son « soutien aux forces de l'ordre » sur Twitter.

Plus de 200 interpellations. La préfecture de police de Paris signale qu'à 15h45, 220 interpellations ont été réalisées par les policiers et gendarmes, en marge des manifestations de Gilets jaunes dans la capitale. 86 personnes sont en garde à vue a fait savoir de son côté le parquet.

Mobilisation en province aussi. Si plusieurs cortèges étaient annoncés à Paris, en région aussi des rassemblements de Gilets jaunes étaient aussi prévus. Ainsi, selon France Bleue, 400 à 500 manifestants sont actuellement présents sur la place de la Bourse. A Marseille, un rassemblement non déclaré est en cours sur le Vieux-Port. A Montpellier, alors la manifestation est prévue à 17 heures, les forces de l'ordre commencent à se déployer sur la place de la Comédie.

Encore des interpellations. En début d'après-midi, la préfecture de police de Paris a fait un nouveau bilan de ses interventions et fait désormais part d'un total de 200 interpellations depuis le début de la journée et 35 verbalisations. 78 de ces personnes ont été placées en garde à vue.

Intrusion à BFMTV. Un groupe de Gilets jaune a réussi à pénétrer dans le hall d'entrée de la chaîne d'informations continues, dont le bâtiment est situé dans le XVe arrondissement de Paris. Sur des images diffusées dans les réseaux sociaux, on voit en effet une dizaine de manifestants chanter plusieurs slogans. Dans la séquence, on voit Christophe Barbier, un des éditorialistes stars de la chaîne, sembler aller à leur rencontre.

La police veille. La préfecture fait désormais état de 154 interpellations à 13 heures. La tension est en effet montée à la mi-journée, notamment dans le secteur de l'avenue de Wagram. Un peu plus tôt sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a salué les membres de son parti présents dans les cortèges, leur demandant de rester « absolument non violents », « car le préfet #Lallement attend les incidents pour lancer la machine à éborgner et emprisonner ».

Premières tensions. A la mi-journée, quelques brefs affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants. Notamment dans le secteur de l'avenue de Wagram, limite VIIIe et XVIIe arrondissement de la capitale. On a notamment vu la police charger et faire usage de plusieurs grenades lacrymogènes. La préfecture évoque le « départ d'un cortège sauvage » et l'intervention de la Brigade de répression de l'action violente (Brav). Plusieurs poubelles ont été incendiées et du matériel urbain renversé.

128 interpellations à midi. La préfecture de police de Paris annonce avoir déjà procédé à plus d'une centaine d'interpellations. Au total, 128 personnes ont déjà été interpellées à midi et 27 sont en garde à vue. La préfecture a également diffusé les photos d'objets saisis sur certaines personnes. « Tournevis, piolet, pince coupante, cagoule, couteaux, arc […] Ces objets n'ont pas leur place dans une manifestation », écrit-elle.

« Sérénité et respect des gestes barrière ». Le préfet de police de Paris, Didier Lallement a dit vouloir s'appuyer sur deux principes pour le déroulement de la journée : « sérénité et gestes barrière ». Il refuse d'être confronté à une situation « de chaos sur les Champs-Elysées ». Le représentant de l'Etat dans la capitale et ses départements limitrophes n'a pas donné le chiffre total des forces de l'ordre mobilisées. Il a cependant indiqué que 160 motards des brigades de la répression de l'action violente (BRAV-M) sont déployés. Sur les Champs-Elysées et aux abords, les policiers procèdent à des contrôles et des fouilles.

L'appel au calme de Jérôme Rodrigues. Après avoir qualifié la police de « bande de nazis » dans la semaine, ce qui lui vaut une plainte du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Jérôme Rodrigues appelle « au calme ». « J'appelle à ce que tout le monde puisse manifester pacifiquement », déclare cette figure du mouvement. Il regrette « de ne pas pouvoir aller sur le site historique des Gilets jaunes qu'est celui des Champs-Elysées ». « L'acte de manifestation en France est un droit inaliénable. »

Jean-Marie Bigard pris à partie. L'humoriste Jean-Marie Bigard a tenté de rejoindre un rassemblement place de la Bourse, à Paris. Il a dû se mettre à l'abri dans un établissement après avoir été pris à partie par quelques manifestants. Il a ensuite quitté les lieux. Plus tôt dans la semaine, il s'est désolidarisé des propos de Jérôme Rodrigues qualifiant les policiers de « nazis » et a tergiversé sur sa participation aux manifestations de ce samedi. Jean-Marie Bigard a déjà fait part de son intérêt pour une candidature à l'élection présidentielle de 2022.

AFP/Alain Jocard AFP/Alain Jocard  

Stations de métro et RER fermées. De nombreuses stations de métro et de RER sont fermées à Paris. Dans le RER. Ligne A : Charles de Gaulle-Étoile ; ligne C : Pereire Levallois. Dans le métro. Ligne 1 : Charles de Gaulle-Étoile, George V, Franklin D. Roosevelt, Champs-Elysées Clemenceau, Concorde, Tuileries, Argentine ; ligne 2 : Porte Dauphine, Victor Hugo, Charles de Gaulle-Étoile, Ternes, Courcelles, Monceau, Villiers, Rome ; ligne 3 : Pereire, Wagram, Malesherbes, Villiers, Europe, Havre-Caumartin, Opéra ; ligne 6 : Charles de Gaulle-Étoile, Kléber, Boissière ; ligne 7 : Opéra ; ligne 8 : Concorde, Madeleine, Opéra ; ligne 9 : Iéna, Alma Marceau, Franklin D. Roosevelt, Saint-Philippe du Roule, Miromesnil, Saint-Augustin, Havre-Caumartin ; ligne 12 : Concorde, Madeleine ; ligne 13 : Liège, Miromesnil, Champs-Elysées Clemenceau, Varenne ; ligne 14 : Madeleine.

 
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