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Résistances et Libertés
24 mai 2021

« J’ai cru qu’on allait le perdre »: la collègue du policier gravement blessé dans la Loire témoigne

policier-jean-paul

 

Lors d'une intervention pour tapage nocturne, un policier a été grièvement blessé à la tête par un jet de projectile. Sa collègue raconte le déroulé du drame.

"Je l'ai vu se vider de son sang." Une intervention pour un simple tapage nocture a viré au drame dans la nuit du 13 au 14 mai à Rive-de-Gier dans la Loire. Ce soir-là, un équipage de trois policiers intervient peu après minuit pour mettre fin à un trouble de voisinage. "On constate la présence d'une quinzaine d'individus. Au début, l'échange est cordial mais il s'envenime quand on tente de leur expliquer qu'il faut quitter les lieux", raconte à BFMTV Jeanne*, gardienne de la paix.

Les trois agents essuient des "menaces" et des "outrages" puis des jets de projectiles au moment où ils tentent de disperser le groupe.

"Ils renversent des poubelles, nous lancent des bouteilles, des canettes, des parpaings. Ça commence à être dangereux", dépeint Jeanne tandis que son collègue, Jean-Paul, essaye de regagner leur voiture de fonction.

"Je comprends rapidement que c'est grave"

C'est alors qu'il est blessé à la tête par un projectile dont la nature est encore indéterminée. L'homme, père de deux enfants, perd connaissance et s'écroule au sol, au pied du véhicule de police.

"Je comprends rapidement que c'est grave car il ne bouge plus et je vois du sang sous sa tête", explique encore sa collègue.

À ce moment-là, les jets de projectiles s'arrêtent, "il y a eu un effet de sidération et les jeunes ont pris la fuite". La gardienne de la paix met alors tout en œuvre pour secourir son collègue, inerte.

"J'ai vraiment cru qu'on allait le perdre, il avait le crâne fendu sur tout le côté droit, je l'ai vu se vider de son sang. Heureusement, je sens son pouls et il respire."

Sortie de l'hôpital après un coma artificiel

Une fois les secours arrivés sur place, Jean-Paul est conduit au CHU de Saint-Etienne pour y être opéré. Au vu de la gravité de ses blessures, il est placé quelques heures dans un coma artificiel. Vendredi, il a pu quitter l'hôpital avec "une interruption totale de travail (ITT) de 30 jours" mais ce brigadier-chef de 51 ans "ne devrait toutefois pas reprendre le travail avant plusieurs mois", a précisé à l’AFP une source policière.

Plus d'une semaine après l'événement, Jeanne se dit quant à elle "prête à y retourner": "On a signé pour, parfois, passer par des moments comme ça, mais l'amour du métier fait que demain on retournera au charbon."

Le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz, a, pour sa part, confirmé la saisine d'un juge d’instruction mardi dernier, dans le cadre de l'ouverture d’une "information judiciaire pour blessures volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme et en réunion, ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours", des faits passibles de 10 ans d'emprisonnement. Pour l'heure, personne n'a encore été interpellé.

Ambre Lepoivre
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