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Résistances et Libertés
8 mai 2021

Tarn-et-Garonne. Relâché en août, Yacine J., 27 ans, 23 condamnation, repart en prison

justice 1

 

  • En défense, Me Nicolas Antonescoux à (droite) a plaidé la relaxe de son client, mardi au tribunal correctionnel de Montauban Photo DDM, Max Lagarrigue

l'essentielSuspecté de plusieurs délits routiers ayant provoqué une course-poursuite avec les gendarmes dans les rues de Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), Yacine, 27 ans, écope de huit mois ferme. Condamné à vingt-deux reprises, ce Valencien a été incarcéré dans la foulée, huit mois seulement après sa sortie de détention.

Escorté par trois gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention), Yacine J., 27 ans, connaît bien le box des prévenus du tribunal correctionnel de Montauban. Jogging marine «Adidas», ce délinquant notoirement connu des gendarmes de la brigade de Valence-d’Agen, a déjà vingt-deux mentions à son casier judiciaire notamment dans des affaires de stupéfiants.


Surpris à au moins deux reprises au volant de sa Citroën C4 entre le 30 avril et le 2 mai derniers à Valence-d’Agen et Golfech alors qu’il n’a plus le permis de conduire depuis janvier dernier, le Valencien a payé cher, ce mardi, ses délits routiers.
Jugé en comparution immédiate, ses dénégations et ses explications alambiquées n’ont pas convaincu le président Emmanuel Abentin, et surtout l’une des juges – assesseurs, Laëtitia Zabka qui n’est autre que son juge d’application des peines (JAP).

« Ce n’est pas moi qui étais au volant », jure Yacine faisant un sourire à sa mère qui assiste au procès dans la salle d’audience. « Si ce n’est pas vous, c’était qui ? », l’interroge le président rappelant que le conducteur a refusé de s’arrêter aux contrôles de gendarmerie obligeant la patrouille à une course-poursuite. Ces derniers ont été contraints d’arrêter, le chauffard mettant en danger les autres usagers de la route. « Un client voulait m’acheter la voiture », certifie le Valencien disant avoir monté une autoentreprise de vente de voitures d’occasion depuis octobre dernier peu après sa sortie de détention.

« Donc ce n’est pas vous ? », poursuit le juge. «- Non, c’est l’acheteur du véhicule », lâche le prévenu. « Le 2 mai à Golfech, c’est un autre client ? », ironise E.Abentin. « Non », sourit Yacine qui se lance dans une autre explication dont il a le secret celui du prêt du véhicule à un membre de son entourage sans pouvoir donner un nom. « Pourtant votre mère dit qu’elle vous voit conduire… » «-Parfois pour le travail, mais pas là », assure Yacine, sans convaincre.

« C’est un menteur ! »

Faisant l’état de sa fiche pénale, la vice-procureure Anne Gaullier ne manque pas de pointer les 180 jours de retrait de crédit de peine que Yacine a perdu durant ses dernières incarcérations. « Pourquoi ? », lui demande-t-elle. « – C’est sur des petits trucs… » « Soyez plus précis ! », tonne la magistrate. «- Des téléphones », marmonne Yacine. « Six mois de prison pour des téléphones ! » s’exclame Anne Gaullier qui revient durant ses réquisitions sur la personnalité de Yacine. « Il ment, et c’est un délinquant routier dangereux ! », tempête-t-elle en requérant huit mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt et la confiscation du véhicule.


« Il ment au vu de son passé carcéral », lui répond Me Nicolas Antonescoux réclamant la relaxe de son client devant les « doutes » et le « manque de preuves ». Le tribunal ne l’entend pas de la même oreille en suivant les réquisitions, Yacine regagne huit mois après sa dernière incarcération, la prison de Seysses, à Toulouse.

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