Une jeune fille violée dans un groupe sectaire à des fins thérapeutiques
La mère de la victime avait confié sa fille à la secte nommée «le cercle» afin qu'elle soit exorcisée. Une enquête a été ouverte, et deux hommes ont été placés en détention provisoire.
Le groupe pratiquait régulièrement des rites tels que les pendules, l'exorcisme et la cartomancie. (Image d'illustration) Joseph Prezioso / AFP
Ils voulaient chasser son «démon» pour «lui éviter la mort». Deux hommes, âgés de 55 et 41 ans, ont été mis en examen le 26 mars dernier pour viols et agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans à Decazeville, dans l'Aveyron, rapporte La Dépêche . Une enquête a été ouverte dans le cadre d'une information judiciaire pour ces faits qui auraient duré pendant 17 mois, a précisé le quotidien. Contacté par Le Figaro, le procureur de la République de Montpellier Fabrice Bélargent a indiqué que les deux hommes ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention.
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Les deux compagnons formaient, avec la mère de la victime, «un groupe de type sectaire nommé 'le cercle'», a expliqué le procureur, précisant qu'ils pratiquaient régulièrement des rites tels que les pendules, l'exorcisme et la cartomancie.
Violences sexuelles à des fins «thérapeutiques»
Âgée aujourd'hui de 16 ans, la jeune fille a révélé fin janvier 2021 qu'elle subissait depuis janvier 2019 des violences sexuelles régulières, voire quotidiennes, de la part des deux hommes. Entendus lors de leur garde à vue, les deux mis en cause reconnaissaient la matérialité des faits mais contestaient les qualifications pénales. Selon eux, il s'agissait d'une «démarche thérapeutique», car ils avaient détecté chez la jeune fille un «démon» qu'ils devaient exorciser «pour lui éviter la mort», rapporte le parquet.
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La mère de la victime, placée sous le statut de témoin assisté, a déclaré avoir appris les violences sexuelles dont sa fille faisait l'objet seulement en janvier 2021. D'après le procureur, elle a notamment confirmé qu'elle avait confié sa fille aux deux hommes à des fins «thérapeutiques». Ayant elle-même fait l'objet de «rites» de nature sexuelle, elle a assuré qu'elle ne pensait pas que les deux mis en cause procéderaient à ce type de rite sur sa fille. Selon La Dépêche, la jeune fille était régulièrement accueillie chez les deux hommes durant les vacances scolaires et les week-ends.