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Résistances et Libertés
20 janvier 2021

Pédocriminalité :Le député Bruno Questel révèle avoir été violé : «J’avais 11 ans, je n’ai jamais oublié»

« Aucune excuse possible. Aucun pardon possible » lâche l’élu LREM de l’Eure, qui s’est exprimé sur Twitter.

député larem

 

« Bravo pour votre courage » : sur Twitter, les témoignages de soutien ont afflué après le témoignage du député. AFP/Stéphane de Sakutin

C'est un tweet abrupt, livré sans détours, dans le contexte de libération de la parole des victimes d'inceste ou de viol. Le député LREM Bruno Questel a révélé mardi soir avoir lui aussi fait partie de ces enfants fauchés par la pédophilie.

« Il n'était pas de ma famille, il était du village ; de ces lieux où la famille est grande, évoque-t-il. J'avais 11 ans. Je n'ai jamais oublié. Aucune excuse possible. Aucun pardon possible. Aucun repos pour les auteurs de ces actes. Il faut s'indigner toutes les secondes ».

Ce tweet a été publié en réaction à une interview de Jack Lang sur Europe 1, interrogé sur l'affaire Olivier Duhamel. Dans son livre La Familia Grande, Camille Kouchner a raconté les abus dont a été victime son frère, dès ses 13 ans, accusant son beau-père.

Interrogé sur son absence de réaction après ces révélations, Jack Lang avait rétorqué qu'il ne pouvait « pas s'indigner à chaque minute », avant de condamner : « C'est une honte ce qui a été accompli par Olivier Duhamel. Il n'y a pas de mot pour désigner l'inceste, la pédophilie, c'est révoltant ».

« Je souhaitais dire stop à une forme de discours que je trouve insupportable »

Bruno Questel a donc voulu faire part de son vécu : « Je souhaitais à travers ce tweet dire stop à une forme de discours que je trouve insupportable, selon lequel à l'époque la liberté dans toute sa dimension pouvait justifier des débordements de la sorte, explique-t-il à France Bleu. Quand on a été victime de ça, il n'y a pas une seconde où quelque chose, un fait, une parole, un geste, une nouvelle, ne vous ramène pas à cela. Y compris au moment précis. Ce sont des vies qui sont broyées, on vit avec ça toute sa vie. Non il n'y a pas de place pour le pardon, pas de place pour l'oubli, il faut s'indigner toutes les secondes, ne pas oublier les victimes. Ce n'est pas réparable ».

Sur Twitter, les témoignages de soutien ont afflué. « Bravo pour votre courage », peut-on lire, ou encore « Je n'aurais jamais cru de mon vivant entendre et voir le tabou des viols et de l'inceste dénoncé, encore moins à l'Assemblée nationale par un de ses représentants », « Votre témoignage est courageux et émouvant et donne de l'espoir aux victimes »…

La dénonciation de Camille Kouchner a ouvert la voie : sur les réseaux sociaux, la parole se libère depuis avec le hashtag #MeTooInceste, héritier de #MeToo, qui dénonçait agressions et harcèlement sexuel des femmes à partir de 2017, dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein.

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