En Algérie, le 27 février dernier, le pasteur Rachid Seighir et son assistant Noah Hamami ont été condamnés à 2 ans de prison et à 3.190 euros d'amende lors d'une audition à laquelle ils n'ont même pas assisté. Accusés «d'ébranler la foi des musulmans» ils ont tous deux fait appel et devraient être fixés le 18 avril.

En décembre 2017 la police avait fait irruption dans la librairie papeterie que tient Rachid, en plus de son travail de pasteur, et où Noah l'aide en tant que vendeur. Les policiers y avaient trouvé des livres chrétiens, des bibles et des imprimantes. Les deux hommes avaient immédiatement été inculpés sous le coup de l'article 11.2 de l'ordonnance de 2006 qui régit le culte non musulman et qui dispose qu'il est interdit de «fabriquer, d'entreposer ou de distribuer tout document susceptible d'ébranler la foi des musulmans.»

Le gouverneur d'Oran avait immédiatement fait fermer la librairie. En décembre 2018 un tribunal avait annulé la décision pour vice de procédure mais la librairie n'a pas été autorisée à rouvrir.

«La situation est grave»

Cette condamnation intervient dans un climat de plus en plus hostile aux chrétiens algériens. Avant que sa sentence ne tombe, le pasteur Rachid venait d'évoquer, dans une interview à un journal chrétien, la condamnation de l'un des ses paroissiens à 5 ans de prison et à une amende pour avoir diffusé un dessin humoristique qualifié de «blasphématoire» à l'encontre de l'islam.

Peu de temps auparavant deux autres chrétiens avaient été condamnés à de la prison pour blasphème.

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