Saint-Leu-la-Forêt. Un « suprémaciste noir » fait exploser son appartement en manipulant des produits chimiques
INFO LE POINT. Connu des services de renseignements, l’homme est soupçonné d’avoir involontairement provoqué une explosion puis l’incendie de son appartement.
Ludovic F. et son épouse Daphnée ont été placés en garde à vue après l'incendie, mercredi, de leur appartement de Saint-Leu-la-Forêt qui aurait été causé alors que l'homme manipulait des produits chimiques en vue de confectionner des engins explosifs, selon les premiers éléments de l'enquête. C'est sur ce dernier point que les enquêteurs de la police judiciaire saisis par le parquet de Pontoise l'entendent ce jeudi. À la suite de l'explosion, Ludovic F. avait été blessé aux mains et son épouse touchée moins sérieusement. Ils ont été placés en garde à vue à l'issue des premiers soins prodigués à l'hôpital.
Ludovic F., est connu des services de renseignements comme un « suprémaciste noir « et pour sa radicalisation religieuse en tant qu' » évangélique ». Avec son épouse, il a fondé l'association Eben San, qu'il préside et qui « a pour but de restaurer l'identité Noir (le peuple) Fonder la Nation Noire (le peuple) Réclamer la restitution des biens et de l'histoire Noir (le peuple) [sans « e » à Noir car il s'agit de l'identité, la nation et l'histoire du peuple noir NDLR] », selon les statuts de l'association consultés par Le Point.
Il est connu également pour avoir fondé en 2018 « une école pour les Noirs évangéliques ». « Pour protéger nos enfants et refuser une propagande anti-Dieu et refuser une éducation visant à supprimer leur identité noire. » On ignore si cette école a réellement fonctionné. Elle est inconnue du Conseil national des évangéliques de France.
« Les investigations se poursuivent. Aucune nouvelle communication ne sera faite pour l'heure » indique le parquet de Pontoise au Point.
Mercredi matin, aux alentours de 8 heures, un incendie s'est déclaré dans un appartement d'une résidence située à Saint-Leu-la-Forêt, dans le Val-d'Oise, blessant les deux occupants, un homme et une femme. De sources concordantes, le feu a été causé à la suite de la manipulation de produits chimiques.
« De nombreuses substances chimiques ont été retrouvées. Il va falloir les analyser », indique ainsi une source préfectorale. La police avait fait évacuer la résidence par précaution, et les démineurs avaient pu accéder aux logements. Les résidents avaient pu regagner leur domicile en toute fin de matinée. Les experts de la police ont entamé leurs investigations dans l'appartement de l'auteur présumé de l'incendie. La police judiciaire a été saisie par le parquet de Pontoise. Le Parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de cette procédure.