Suisse alémanique – Pour protester, des restaurateurs ont ouvert leurs portes
Quelques établissements ont annoncé vouloir servir des clients ce lundi. En Suisse romande, le mouvement a été moins suivi.
Avec le hashtag #WirMachenAuf (#RestonsOuverts), des restaurateurs ont voulu exprimer leur mécontentement en ouvrant leurs portes ce lundi et accueillir des clients. Ils étaient plusieurs centaines à s’être annoncés en ligne avant le début de l’action. «Pour moi, ce n’est pas une question de protestation, mais une question de survie», a exprimé la propriétaire d’un café dans la ville de Bâle à nos collègues de 20 Minuten.
Plusieurs fois, l’action n’a pourtant pas été très spectaculaire. Une restauratrice a par exemple expliqué qu’elle ouvrait de toute façon pour servir des boissons à l’emporter, comme d’habitude, mais que cette fois-ci, elle autoriserait ceux qui le souhaitent à être servis à table, ce qui est bien sûr interdit.
Du côté des autorités cantonales, on joue l’apaisement. La police bernoise, par exemple, n’a pas prévu de dispositif de contrôle spécial. Elle explique que les contrôles de routine se poursuivent et que, en cas de constatation d’une infraction, elle ordonne aux propriétaires de fermer, sous peine de possibles amendes ou dénonciations.
En Suisse romande, l’action a eu de la peine à décoller. Le site web des organisateurs annonce toutefois quelques établissements participants, notamment à Fribourg. «Ca ne prend pas, confirme Antoine Piguet, restaurateur lausannois. Du côté de #quivapayerladition, le mouvement de soutien à la branche. On est même totalement contre. Se mettre en marge de la légalité pour une réouverture est un très mauvais signal. On peut paraître résigné et faible, mais on a encore confiance en nos institutions, même si elles sont pingres et maladroites. On arrivera à nos fins, par la pression!»
Dans l’après-midi, Unia a pris position contre cette action, notamment par rapport aux employés de certains restaurants potentiellement concernés. «Compte tenu du fait qu'il y a déjà plus de 8 000 morts du coronavirus en Suisse, il s’agit d’un affront envers l’humanité et le bon sens», dit le syndicat. Les entreprises concernées mettent leurs employés dans une situation intenable. S'ils se conforment à la demande de l'employeur de travailler malgré une interdiction officielle, ils commettent alors une infraction pénale.»