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Résistances et Libertés
27 avril 2021

Attaque au Burkina Faso : les trois Européens disparus ont été «exécutés»

Quatre personnes étaient portées disparues, dont deux Espagnols et un Irlandais, après une embuscade contre une patrouille anti-braconnage dans l’est du pays lundi.

burkina

 

Tofagala, Burkina Faso, le 07 novembre 2019. Un groupe du bataillon de chasseurs à Pieds traque les groupes armés terroristes (GAT) dans leur sanctuaire près de la forêt de Tofagala (image d'illustration). LP/Philippe de Poulpiquet 

L’embuscade a eu lieu lundi vers 8 heures, selon les informations de RFI. Elle visait une patrouille anti-braconnage composée de militaires, de gardes-forestiers burkinabés, accompagnée de formateurs et journalistes occidentaux, sur l’axe Fada N’Gourma-Pama dans l’est du Burkina Faso. Quatre personnes étaient depuis portées disparues, dont deux Espagnols et un Irlandais. Ces derniers ont été « exécutés » annonce une source sécuritaire haut placée à l’AFP.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a confirmé dans la foulée la mort de deux journalistes espagnols dans une attaque dans l’est du Burkina Faso. « La pire des nouvelles a été confirmée. Toute notre affection pour les familles et les proches de David Beriain et Roberto Fraile, assassinés au Burkina Faso », a écrit Pedro Sanchez sur son compte Twitter en exprimant sa « reconnaissance à ceux qui, comme eux, pratiquent au quotidien un journalisme courageux et essentiel depuis les zones de conflit ».

Des journalistes-formateurs travaillant pour une ONG

Selon des sources locales et sécuritaires, un Burkinabé est aussi porté disparu après cette attaque qui a également fait trois blessés. Les deux Espagnols et l’Irlandais étaient « des journalistes-formateurs travaillant pour le compte d’une ONG qui œuvre pour la protection de l’environnement », selon une source sécuritaire du Burkina.

« Selon les rescapés », deux des Européens capturés avaient « été blessés lors de l’attaque ». Des recherches sont toujours en cours pour retrouver les assaillants et la dernière personne toujours portée disparue, selon une source sécuritaire.

L’attaque a été menée par des hommes armés circulant à bord de deux véhicules pick-up et d’une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires, qui ont précisé que des armes et du matériel, des motos, deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.

Attaques djihadistes de plus en plus fréquentes

Plusieurs prises en otage d’étrangers ont eu lieu ces dernières années au Burkina Faso, confronté depuis 2015 à des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes. Un couple d’Australiens avait été enlevé à Djibo, à la frontière avec le Mali et le Niger, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 lors d’une action apparemment coordonnée avec des attentats à Ouagadougou.

Cette nuit-là, des djihadistes avaient ouvert le feu dans les cafés, restaurants et hôtels de l’avenue Kwame Nkrumah, haut lieu de la vie nocturne ouagalaise, faisant 30 morts et 71 blessés. La femme, Jocelyn Elliot, avait été remise par ses ravisseurs aux autorités nigériennes environ un mois après son enlèvement. Elle était ensuite rentrée au Burkina avant de regagner l’Australie. L’homme est toujours porté disparu.

En décembre 2018, un couple italo-canadien avait disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Il avait été libéré au Mali voisin, après plus d’un an de captivité. Quelques mois auparavant, en septembre 2018, ce sont un Indien et un Sud-Africain qui avaient été enlevés sur le site d’une mine d’or à Inata, dans le nord-ouest du Burkina, puis libérés.

Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger en proie aux attaques djihadistes, en est également la victime régulière depuis 2015. D’abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’est et le nord-ouest.

Depuis 2015, les actions violentes des djihadistes ont fait plus de 1 200 morts et plus d’un million de déplacés, fuyant les zones de violences.

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