Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Résistances et Libertés
14 avril 2021

Pédocriminalité : :Oualid l’ex-coiffeur à nouveau condamné pour agressions sexuelles sur enfants

Déja sanctionné par la justice pour des faits similaires, il aurait commis des attouchements sur trois jeunes garçons dans son salon d’Ozoir-la-Ferrière entre le 7 décembre 2017 et le 30 mars 2019. Il écope de dix-huit mois de prison dont douze avec sursis.

tribunal

L’histoire se répète...

Oualid, l’accusé, continue de clamer son innocence. Ancien coiffeur à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), il a déjà été condamné en 2019 pour attouchements sexuels commis sur trois enfants âgés de 7 et 8 ans dans son salon. Une condamnation amplifiée par la cour d’appel de Paris à 24 mois de prison dont 12 mois avec sursis en octobre 2020. Las ! Lundi en fin de journée, cet homme âgé de 43 ans a comparu pour une nouvelle série de faits similaires au tribunal correctionnel de Melun.

Les parents de trois autres enfants ont déposé plainte pour des attouchements commis sur leurs enfants entre le 7 décembre 2017 et le 30 mars 2019, date de la fermeture judiciaire du salon de coiffure. Au moment des faits, Lilian (les prénoms ont été modifiés) avait 8 ans, Timéo 10 ans et Enzo 4 ans seulement. Leurs témoignages laissent pantois.

Le 8 décembre 2017, Lilian confie à son père : « Le coiffeur a posé son zizi sur mon bras. J’ai senti une forme un peu ronde, chaude. Ça bougeait beaucoup. Ce n’était pas une balle, pas une bille... » Comment l’enfant déduit-il qu’il s’agit du sexe de Oualid sous sa blouse ? « Quand il repartait, il remontait sa fermeture éclair. » Son père y retourne avec lui et ouvre l’œil. Mais rien ne se passe.

Il continue de nier en bloc

Timéo, lui, affirme que le coiffeur a mis sa main dans son caleçon tandis qu’il lui séchait les cheveux avec l’autre main. Enfin, Enzo a dit que le coiffeur s’est « frotté » sur lui et qu’il avait « vu son zizi et ses fesses. »

« Les parents ne se connaissent pas. Ils n’ont pas comploté contre vous. Comment expliquez-vous qu’ils décrivent à peu près les mêmes faits ? » lui demande le président. « Prouver son innocence sur la base de témoignages, ce n’est pas évident. En plus ce sont des dires d’enfants. Je comprends que les parents veuillent les protéger. Mais ces accusations sont ignobles ! C’est le fait de la rumeur ! » répond Oualid, divorcé depuis 2015.

Il hausse la voix : « J’ai donné ma vie pour ce métier. J’ai tout perdu. Je suis chauffeur-livreur. Je suis prêt à passer au détecteur de mensonges, à mettre ma vie en jeu... Il y a une justice, c’est pour ça que je suis là. On ne peut pas prouver matériellement ces accusations. » Dans la première affaire, il a saisi la Cour de cassation après à sa condamnation alourdie en appel.

Apprécié des enfants et des familles

Du côté des plaignants, on tombe de haut. Le coiffeur était apprécié des enfants à qui il offrait bonbons et jeux dans son salon. « Un papa m’a dit qu’il leur proposait volontiers de lui laisser le petit le temps de faire une course », pointe Me De Barros, avocate des parents. Elle évoque le fauteuil où est installé l’enfant pour être coiffé : « C’est dans un angle, on n’a pas de visibilité. Personne dans la salle ne pouvait voir. »

Elle démonte la théorie de la médiatisation du premier procès qui aurait aiguisé l’appétit de nouveaux parents pour porter plainte à leur tour. « Ce n’est pas parce qu’on a lu cette histoire dans la presse que des enfants vont inventer cela ! Leurs déclarations ne sont pas un copier-coller de la précédente affaire. Les trois psychologues qui ont vu ces trois enfants ont tous affirmé leur crédibilité et le suivi psychologique nécessaire. »

Des parents «désarçonnés par les dires des enfants»

La procureure évoque des parents « perplexes » au début mais « désarçonnés par les dires des enfants ». « Si le père de Lilian a déposé plainte en juin 2019 juste après la décision du tribunal en première instance, c’est qu’il s’est souvenu des confidences de son fils le 8 décembre 2017. C’était avant la condamnation du coiffeur ».

Pour elle, « les indices convergent sur des faits réitérés, commis par surprise et à une seule reprise sur chaque enfant. Ce n’est pas un hasard. » Elle requiert 18 mois de prison dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve, obligation de soins et de travail, interdiction d’exercice professionnel en lien avec des mineurs et inscription de son nom Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violente (Fijais).

Avocat de Oualid, Me Lumbroso plaide carrément la relaxe « au bénéfice du doute » : « Pour condamner, il faut des preuves ou un faisceau d’indices concordants et précis », assène-t-il. A la décharge de son client, il évoque notamment sa ceinture d’outils où il place sa brosse au manche à bout rond et son rasoir « qui peuvent encore être chauds »...

Au final, les juges ont suivi les réquisitions du parquet. Oualid devra en outre verser à chaque enfant 2000 euros de dommages-intérêts ainsi que 500 euros à chaque famille et 600 euros pour les frais d’avocat.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité