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Résistances et Libertés
9 avril 2021

Francesco Alonge , l’oncle incestueux meurt en prison à dix jours de son procès pour viols

alonge

 

Une autopsie doit être pratiquée sur le corps de Francesco Alonge pour déterminer les causes de sa mort. DR 

Son visage et celui de Lorezana s’étaient affichés dans la presse et à la télévision, suscitant inquiétude et peur. En ce début du mois de juin 2018, Francesco Alonge, 54 ans, est recherché par toutes les polices de France. On le croit en Sicile, voire en Espagne, où il dispose d’attaches familiales et de points de chute. C’est finalement à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), à quelques kilomètres de chez lui, qu’il avait été interpellé un peu plus de trois semaines après sa disparition. A l’arrière de son véhicule, les policiers découvrent Lorezana, sa nièce âgée de 12 ans. Ensemble, ils avaient voulu disparaître, se disant convaincus de vivre une histoire d’amour. L’adolescente était en réalité sous « l’emprise » d’un homme « faisant fi de l’interdit de l’inceste », selon une expertise diligentée au cours de l’enquête.

Cette relation qualifiée d’emprise, Lorezana ne pourra pas la décrire devant la cour d’assises de Douai (Nord) qui devait juger Francesco Alonge à partir du 19 avril pour viols. Le quinquagénaire a été retrouvé mort mardi 7 avril vers 14 heures à la maison d’arrêt de Douai. Après avoir passé près de trois ans dans une unité médicalisée à Annœullin (Nord) à la suite de deux tentatives de suicide, Francesco Alonge avait été transféré à Douai le 29 mars, dans l’attente de son procès. « De très nombreuses questions restent en suspens, souligne son avocat, Me Damien Legrand. Il faut absolument qu’une enquête fasse la lumière sur toutes les responsabilités à l’origine de ce drame. Malheureusement, le procès qui venait aurait sans doute pu faire avancer les choses pour tout le monde. »

Une prise de conscience de la victime

Longtemps, Francesco Alonge aurait ainsi eu du mal à assimiler le caractère criminel de ses actes envers sa nièce. Il est soupçonné de premiers attouchements alors que la fillette n’avait que 9 ans. Après l’arrestation de son oncle, Lorezana dévoile que les relations sexuelles ont débuté en 2016, alors qu’elle avait dix ans. Suivront « d’autres rapports sexuels »... Ils auront même lieu « tous les deux jours » durant les trois semaines de sa fuite en compagnie de son oncle. Devant les policiers, après l’interpellation de Francesco, Lorezana se dit pourtant « amoureuse ».

Le 15 mai 2018, convaincue d’attendre un enfant, la jeune fille disparaît de son collège. Rapidement, l’hypothèse d’un enlèvement par son oncle est acquise par les enquêteurs. Lorezana a ainsi confié à ses amies son projet de partir à l’étranger avec Francesco. Pendant trois semaines, ils vont en fait vivoter dans une camionnette entre Le Touquet (Pas-de-Calais) et Douai, dormir sur un lit de fortune. Apparemment plus conscient qu’il ne veut le reconnaître de la nature criminelle de ses actes, Francesco demande à sa nièce de couper son téléphone et installe une caméra à l’arrière de son camion avant de surveiller les alentours… Il lui demande surtout de « ne pas révéler qu’ils avaient des relations sexuelles, pour ne pas qu’il aille en prison », expliquera la fillette aux policiers.

Au cours de l’instruction, Lorezana, « aidée par des psychologues », avait pu commencer « à se détacher de cette relation qualifiée d’emprise par l’expert et était ainsi capable de se positionner comme victime », explique la juge d’instruction dans son ordonnance de mise en accusation. La magistrate y rappelle surtout que Lorezana « n’avait pas le discernement nécessaire pour octroyer quelque consentement qu’il soit à un acte sexuel ».

Une manière de battre en brèche l’argument d’une relation souhaitée et partagée, longtemps brandi par son oncle. Version à laquelle il semblait avoir renoncé à l’approche du procès. « Le sentiment qui prédomine c’est, donc on aura jamais d’explication, et peut-être jamais de demande de pardon », a réagi auprès de France Bleu Me Olivier Péan de Ponfilly, l’avocat de la famille de la jeune fille. Le corps de Francesco Alonge doit être autopsié dans les jours qui viennent afin de déterminer les causes de son décès.

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