Cyberharcèlement : comment protéger les adolescents ?
78 % des 12-17 ans qui possèdent un smartphone ont un compte sur les réseaux sociaux. A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation pour un Internet plus sûr, nos conseils pour informer les plus jeunes sur les risques du harcèlement en ligne.
« Au collège, des élèves me harcelaient sur Facebook, se souvient Aurore, jeune femme de 22 ans. Puis, cela a continué au lycée sur Snapchat. Je recevais régulièrement des insultes, et des rumeurs circulaient. J’en venais à avoir peur de sortir de chez moi. » Intimidation, acharnement ou menaces, le cyberharcèlement est violent et insupportable, encore plus quand on est jeune.
« L’adolescence est une étape compliquée, car on n’est pas sûr de soi, explique Marie-Claude Bossière, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent. Les jeunes ont besoin de se faire aimer, et ont tendance à ne pas se méfier des réseaux sociaux. »
Pour repérer les situations potentielles de cyberharcèlement, il est indispensable, en tant que parent, de se renseigner sur le fonctionnement des plateformes et applis de réseaux sociaux. Le guide La famille Tout Ecran et la série télé éponyme ont été créés pour donner des clés sur les bonnes pratiques numériques.
« Il est difficile de continuer à s’informer sur ces outils qui évoluent sans cesse. Mais l’enjeu est trop important : les mineurs doivent être protégés, et Internet n’est pas une exception », insiste Marie-Claude Bossière.
Le cyberharcèlement doit être abordé bien avant l’adolescence. « Offrir un smartphone à son enfant sans lui en avoir expliqué les dangers, c’est incohérent, ajoute la pédopsychiatre. L’adulte risque de passer pour un “rabat-joie” qui a peur de tout. En parler tôt permet d’installer un climat de confiance entre un parent et son enfant. C’est primordial. »
Créer ou intégrer un groupe de parents d’élèves peut aussi s’avérer bénéfique pour les jeunes et leurs parents. Pour Marie-Claude Bossière, « la discussion peut être rassurante et thérapeutique, car on parle du problème dans sa globalité. Entendre des témoignages peut aussi être utile pour les jeunes qui ne se sentiront plus aussi seuls ».