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Résistances et Libertés
22 janvier 2021

Vénissieux. Collège Paul-Éluard : cinq enseignants agressés dans la rue

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Le collège Eluard accueille 750 élèves.  Photo Progrès /Archives CS

« À la sortie de l’établissement, les enseignants s’organisent pour prendre la ligne 4 du tramway en groupe par peur d’être agressés sur le chemin », confie au Progrès Mathilde Brottet, principale du collège Paul-Éluard à Vénissieux. La cheffe d’établissement ne peut que confirmer l’insécurité à laquelle est confronté son personnel dans ce quartier des Minguettes.

 

Les professeurs sont suivis et insultés

Vendredi dernier, à 15 h 30, à la sortie de l’établissement cinq enseignants sont pris à partie par une bande d’élèves. Le long du trajet d’environ 300 mètres, les professeurs sont suivis et insultés. Une fois dans le tramway, le groupe caillasse la rame dans laquelle ils montent. Des actes de violence et d’intimidation qui sont pris au sérieux.

Alertée par l’un des professeurs, la principale a immédiatement averti le rectorat. « On a demandé la protection fonctionnelle de nos cinq enseignants agressés qui a été tout de suite accordée. Dès lundi matin, nous les avons accompagnés au commissariat pour porter plainte. Mardi après-midi, le personnel a tenu à organiser une assemblée générale pour échanger sur le climat compliqué qui règne », précise Mathilde Brottet.

« Dès qu’ils sortent, ils sont comme happés par le quartier »

Depuis, les cours ont repris. Une enquête de police est en cours ainsi qu’en interne afin de sanctionner les élèves en cause. Un fait de violence à l’extérieur de l’établissement que la principale déplore. « On aurait pu éviter cette agression si la police patrouillait régulièrement dans le quartier », lâche Mathilde Brottet agacée par la situation.

« J’ai la chance d’avoir avec moi une équipe dynamique. Nous n’avons pas de problèmes majeurs au sein de l’établissement, mais en dehors le sentiment d’insécurité est grand. C’est paradoxal, les gamins sont sympas et respectent les règles, mais pour certains élèves, dès qu’ils sortent, ils sont comme happés par le quartier qui prend le dessus », explique la cheffe d’établissement qui accueille 750 élèves.

« Défiance »

Les profs estiment que la réponse n’est pas policière, mais pédagogique dans l’établissement classé ZEP +.

« Nous demandons plus de moyens pour accompagner les jeunes en difficulté. On sent une défiance de la part d’élèves qui monte. Il y a besoin d’un cadre plus présent avec des projets pédagogiques spécifiques pour des élèves en décrochage. Nous avons, depuis le début de l’année scolaire, organisé deux mouvements de grève pour dénoncer le manque de moyens  », note l’un des professeurs en colère.

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